Mon ultime, intime voyage me rapproche. De celui que je n’ai jamais cessé d’être, mais que j’ai toujours caché, que j’ai toujours craché. De Celui, qui est, qui caché, aimme à être dévoilé.
Mon ultime, intime, voyage me reproche. De l’avoir délaissé, préoccupé par l’attention portée aux gens de ce monde, marchands de sable et d’illusions. De l’avoir adoré avec l’unique intention de nourrir mes joies et mes plaisirs les plus primaires et parfois les plus vils.
Mon ultime, intime voyage est proche. Celui qu’on fait sans se retourner sur les promesses d’une réalité vagabonde. Celui vers qui le chemin n’a ni commencement et ni fin.
Mon ultime, intime voyage est roche. Celle, née des entrailles de la Terre, des entailles de mon corps, qui ne supporte plus mon orgueil. Celle tombale ou mausolée pour tout cœur ammoureux, naïf et trop sensible pour ce monde, pour votre monde.
Mon ultime, intime voyage est oche. Cette mesure faite sur mon corps, mon poignet, pour me souvenir de cette terre que je laboure, de ce ruisseau que je bénis, de cette libellule qui m’émerveille et de ce Dieu que je cherche entre les silences et les absences, entre les fragments de souvenirs d’enfance et les espérances d’un pèlerin en devenir.