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Poétiser le monde, les âmmes et les hommes

Ceci est mon corps

Faire l’amour.

Voilà comment communément nous définissons l’acte et les rapports sexuels. Et ce n’est là que le mot le plus courant et le plus admis, qui ne tient pas compte de tout ce que la langue française contient comme expressions , bien trop souvent hélas, vulgaires, argotiques, imagées, désuètes et rarement poétiques.

Pour le commun des mortels, dont j’en faisais parti, c’est-à-dire pour celles et ceux qui vivent la vie comme une succession logique, rationnelle et cartésienne du temps, pour les cœurs prisonniers volontaires et consentants de la raison, l’acte sexuel est un acte physique. La traduction chimique et électrique de notre dimension animale, pour ne pas dire bestiale.

Bien trop souvent, il est vécu comme un acte performatif, où, inconsciemment l’on se fixe des objectifs, des jalons, des étapes, où chacun, respectivement tente de prouver sa virilité ou sa féminité avec comme seule ambition : la jouissance.

Cette quête de la performance, peut être héritée, soit de notre éducation, soit forgée par le modèle normatif de nos sociétés, qui enferme chacun d’entre nous dans un rôle de sexe machine, d’androïde de chair et de sang, d’être phallique ou vaginal, totalement déconnecté de cette énergie fondamentale, vitale, primale, celle-là même qui définit et nourrit la dimension divine de l’homme : l’Ammour.

Nous faisons alors l’amour, par instinct de reproduction pour s’assurer une descendance et perpétuer notre soi. Ou par plaisir égoïste, otage et victime de nos zones érogènes et pulsions hormonales, cherchant à satisfaire besoin et envie, avec au bout, l’espoir de la récompense jouissive, le temps d’un souffle ou d’un clignement des yeux. Où est donc cette terre promise à l’homme? Là où nuit et jour s’entremêlent et se télescopent .Où est donc cet Ammour?

Un privilège. Oui un privilège, une offrande, un miracle que d’être happé, arraché, transpercé, fulguré par l’Ammour. L’on se découvre, alors et bien malgré soi, au sens propre comme au figuré, comme des êtres où la chair n’est pas une fin en soi. Mais le chemin qu’emprunte l’âmme pour aller à la rencontre de l’autre, de soi et finalement de Dieu.

On ne fait plus alors l’amour. Nous sommes l’Ammour. Cet Ammour à qui l’on donne corps et pour lequel tout devient divin, tout devient beau, tout devient vibration.

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