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Poétiser le monde, les âmmes et les hommes

Heartquake

Un vendredi 08 septembre.

Il est 23h10, tout est calme. Je contemple les étoiles et cherche dans mon passé les raisons d’espérer un futur simple. Je pense à mon livre sur le point d’être fini, à l’heure de mon réveil à ne pas rater, aux sourires des enfants qui me font grandir et à tous ces chats qui se drapent dans la liberté pour mieux cacher leur errance.

23h11, tout tremble. Maroc, terre de mes ancêtres, de mes racines, de mes tripes, de ma foi, de ma renaissance. Tout tremble. Pays du soleil couchant, le terre s’est réveillée. La terre, asséchée, couleur rouge ocre, couleur de sang, ensevelie avec elle, les innocents et les amoureux. Jusqu’au dernier souffle, au dernier battement, au dernier clignement, ils invoquèrent Celui par qui tout arrive et par qui tout repart. Tout disparait.

Il y a des inattendus, des imprévisibles qui, quand ils se produisent sont de véritables secousses, ébranlements, tremblements, séismes pour les corps des uns, pour les esprits des autres et pour l’âme qui a élu domicile en moi. Cette âme qui ne cesse de me rappeler que l’éternité s’écrit aujourd’hui.

23h11, tout tremble. Ma peau, mon écorce terrestre, agitée, saisie, secouée de tremblements; tremblements continus, imperceptibles, profonds, séniles, spasmodiques; j’en deviens une marionnette, un pantin désarticulé, un clown sans son nez. L’Ammour, l’épicentre de tout et l’antichambre de Dieu. Je prie et tout devient convulsif, frémissement, frisson, spasme et tressaillement.

Mon doigt de la main droite appuyé sur la corde de ce chapelet danse, virevolte, ondule, oscille entre chaque grain afin de contenir mes larmes, toutes mes larmes. Invoquer, mon humble et modeste contribution à adoucir le malheur des pauvres et des démunis et à prier pour le salut des martyrs et ceux partis trop tôt.

23h11, tout tremble. Difficile de me reconnaitre. Même le miroir semble ne plus me voir. Mon écriture, dans ses sinuosités diplomatiques, m’insulte et me crache au visage. Tout tremble. Que me reste-il, si ce n’est ce tremblement épileptoïde, éthylique, hystérique, parkinsonien, où le repos, la paix et le calme semblent être de lointains souvenirs, une réminiscence d’une vie antérieure, des invités qui ont fini par fuir.

23h12, plus rien ne tremble. Sauf moi. Moi qui reste dans les insomnies et mon tremblement de terre intérieur. Moi où tout s’ébranle.

23h13…

23h14…

23h15. Un vendredi 08 septembre.

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