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Poétiser le monde, les âmmes et les hommes

Scories

Mohammed A. | po.íē.sis

Chemin ou cheminement ? En ammour les deux se confondent, se fondent et fondent qu’une seule, unique, exclusive, absolue, inconditionnelle voie. Mon âmme nébuleuse, dans un de ses innombrables soubresauts célestes, me rapportait, qu’un jour d’été, alors qu’elle était aux abords d’un étang, un disciple bouddhiste, passant par là et dans un échange de nature spirituel, lui dis que l’essentiel, c’est de ne jamais quitter le chemin.

Ce propos ne peut m’empêcher de penser à cette citation de Rûmi : « Dès que tu avances sur le chemin, le chemin apparaît ». Mais à cet instant, la question, le questionnement voire le doute s’empare de moi. Non pas sur le fait de savoir si nous sommes sur un chemin ou si nous l’avons trouvé, mais de savoir vers où nous allons, vers où nous nous dirigeons, vers où nous cheminons, vers où ?

Au fond, j’ai l’intime conviction que chacun d’entre nous est sur un chemin, mais de quel chemin parlons-nous ? S’agit-il de celui d’un retour en sa demeure, vers soi, celui qui nous fait retrouver sa maison et au sein d’elle, un parent, une personne familière, un jumeau, nous y attend patiemment depuis toujours ? S’agit-il de ce chemin de l’éloignement, de l’illusion et de l’oubli qui laisse à chacune et chacun l’angoisse ou la joie d’essayer de trouver sa propre et unique réponse ? S’agit-il du chemin qui forme un cercle et bien qu’ayant l’impression d’avancer, nous finissons toujours par revenir, un peu plus âgé et un peu moins sage, au même endroit, toujours loin du centre ?

Pour ma part et en ayant une aveugle ou éclairée confiance en ma foi, cheminer, c’est brûler. Oui, cheminer, au fond, ce n’est ni une question de reculer ou d’avancer, de marcher ou de stagner, de s’élever ou de tomber. Cheminer, c’est d’abord s’abandonner à se laisser allumer son âmme, de la laisser se consumer sans chercher à l’éteindre ou à l’étouffer, de la laisser brûler, et même plus encore. Cheminer, c’est verser dans le haut fourneau de son âmme des morceaux d’arbres morts, des amas de feuilles séchées, du charbon extrait de sa noirceur et du sang pétrolifère qui coule dans mes veines, pour que finalement ne reste que l’essentiel. L’Ammour, scorie, résidu provenant de la fusion de l’infini et de l’éternel qui trace notre chemin, notre ligne de vie.

Cette ligne primitive, cette partie éternelle de mon corps : mon coccyx, siège de la résurrection et de la collision.

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